• [Chronique] Le Horla et autres contes - Guy de Maupassant

    [Chronique] Le Horla et autres contes - Gustave Maupassant

     

     

    Le Horla et autres contes 

    Guy de Maupassant

     

     

     

     

     

     

     

    Invisible, indéfinissable, malfaisante, la "chose" rôde déjà autour de lui. L'homme est pris de fièvres, d'insomnies, de cauchemars. L'eau de sa carafe disparaît, la tige d'une rose se brise sous ses yeux, les pages de son livre tournent d'elles-mêmes. Perd-il la raison ? A l'angoisse succèdent la peur et bientôt l'épouvante. Une lutte démoniaque se prépare entre l'homme et cette image maléfique de lui-même qui le dévore peu à peu et s'empare de lui. Qui est cet autre qui maintenant crie son nom, "le Horla" ? "C'est lui qui me hante ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai !"

     

    [Chronique] Le Horla et autres contes - Gustave Maupassant

     

    ~Mon avis~

    Après Bordemarge, j’ai voulu sortir de ma PAL un ouvrage qui y était depuis trop longtemps. J’ai donc jeté mon dévolu sur un classique : "Le horla et autres contes" de Maupassant. Un petit ouvrage composé d’une petite quinzaine de nouvelles, tantôt horrifiques, tantôt gentillettes, tantôt naturalistes.

     

    L’œuvre-phare de cet ouvrage est bien entendu le Horla, nouvelle fantastique d’une quarantaine de pages en début d’ouvrage. Bien qu’assez angoissante, ce n’est pas la nouvelle de l’ouvrage qui m’a le plus horrifiée. Le style de Maupassant est assez agréable et ses questionnements, sur l’idée d’une race ou espèce supérieure venant dominer l’homme, est assez amusante. L’homme s’est toujours considéré comme étant la race dominante, se permettant beaucoup de choses, alors si cela venait à changer, nous ne serions pas prêts à réagir. La question de la folie se pose de prime abord, mais petit à petit on entrevoit la possibilité de la colonisation d’un être différent. La peur nous prend, que deviendrons-nous dans ce cas-là ?

     

    La suite du petit ouvrage se décline en plusieurs autres nouvelles toutes assez courtes, entre 15 et 3 pages, c’est selon. Je ne pense pas vous décrire mes impressions pour chacune des nouvelles. La plupart sont amusantes, décrivant un instant dans la vie d’un personnage à l’époque de Maupassant. Comme la description d’une photographie. La petitesse des nouvelles renforce cet aspect d’un moment volé des mœurs de l’époque à travers la photographie . Un petit délice pour les yeux. On y retrouve des préoccupations futiles ou pas, des femmes coquettes, matérialistes, plutôt bêtes, un couple honnête qui revit sa jeunesse, un pécheur territorialiste, des militaires avides de bonnes sociétés… Un bon moment passé avec des gens du peuple. Pourtant j’avais dans l’idée que les autres « contes de Maupassant » seraient aussi dans la veine fantastique, tout comme le Horla, mais je me suis trompée. J’ai donc été plutôt déçue en ce sens là, si l’on peut appeler cela une déception.

     

    J’ai bien envie de vous parler des trois nouvelles – hormis le Horla – qui m’ont le plus marquée :

    La première est la courte nouvelle intitulée "Le diable". Simple scène de la mort chez les paysans.. La « vieille » va mal, le médecin lui donne jusqu’à la matinée, seulement le fils, lui, il a son blé à rentrer et ne peut rester auprès de sa mère. La solution vient au nom de la mère Rapet, gardeuse de morts. Après avoir marchandé le forfait pour la garde, la mère Rapet s’inquiète de perdre ses bénéfices …. Maupassant insiste sur l’avarice du paysan qui doit à tout prix ne pas perdre son blé pour manger. Une nouvelle assez brutale, mais étrangement peu choquante, une réalité de la vie mélangeant avarice et nécessité.

     

    La seconde est également une espèce de scène de vie, « Le vagabond », l’histoire d’un homme qui se déplace pour trouver un travail. Il est maçon et dans son village il ne trouve plus de travail, alors il va chercher ailleurs. Seulement, il va s’enliser dans une courbe fatale. Ailleurs, on a du travail, mais pas pour les étrangers. Pourtant, Randel, ne demande que ça, travailler honnêtement pourvu qu’on lui donne sa chance. Ce n’est pas le cas, alors il marche de ville en ville mendiant ce qu’il peut pour sa survie. Au fil des kilomètres, la colère monte contre ce monde injuste qui l’accuse sans le connaître. Nous, lecteurs, on ne peut s'empêcher de sentir monter également la colère en nous. Un vagabond c’est nécessairement un homme mauvais, un voleur, un violeur, … Alors, on a peur de lui, on le rejette et on oublie l'humain derrière la mendicité, la crasse et la rudesse. Cette courte scène de la vie m’a beaucoup attristée, c’est tellement vrai encore de nos jours,… C’est une injustice, mais c’est comme ça.

     

    Enfin la dernière nouvelle, m'a plutôt terrifiée. « L’auberge » est une nouvelle fantastique assez terrifiante. Gaspard Hari et Ulrich Kunsi gardent une maison dans la montagne pendant l’hiver. Ils sont isolés. Gaspard a l’habitude au contraire d'Ulrich. Dès le début, une ambiance pensante pèse dans les mots de Maupassant. Le silence m’a toujours fait peur. La montagne, blanche, dangereuse, lumineuse est le temple du silence. Difficile d’y passer plusieurs mois seul. Les premiers temps, il faut toutefois bon vivre, Garpard et Ulrich se sont construit une routine sympathique … Quand un jour Gaspard ne revient pas d’une balade en solitaire, tout change. Ulrich écoute la montagne lui parler et la peur s'immisce.  On entre alors dans les méandres de la folie, où la peur et la culpabilité prennent le dessus dans l’esprit d’Ulrich. J’avoue que j’ai eu les petons en lisant cette nouvelle le soir dans mon lit. J’en ai eu plus peur que pour le Horla.

     

    En bref, un chouette recueil de nouvelles fantastiques et réalistes qu'il faut avoir lu dans sa vie. Cependant, j’ai eu ma dose de classique pour un moment. J’avoue que je ne suis pas dans une phase classique, mais de temps en temps il faut savoir se forcer. Cela dit, je vous recommande ce recueil, ça se lit très vite, pas moyen de s’ennuyer. 

     

     

     

    Pour continuer l'aventure

     

     

     

     

    Le Horla et autres contes

    Guy de Maupassant 

    Edition Maxipoche

    186 pages.


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