• [Chronique] Le gout du bonheur, tome 1 - Marie Laberge

    [Chronique] Le gout du bonheur, tome 1 - Marie Laberge

     

     

    Le goût du bonheur

    Tome 1

    Marie Laberge

     

     

     

     

     

     

    Réunis dans leur résidence estivale de l'île d'Orléans, non loin de Québec, les Miller et leurs six enfants offrent l'image de l'harmonie et de l'aisance. La crise des années trente les a épargnés. Chez eux, le goût du bonheur l'emporte sur les conventions et les préjugés d'une société paroissiale et étouffante. Comblée par un mari intelligent et sensuel, Gabrielle aspire à encore plus de liberté, prête à la révolte. La tendre et violente Adélaïde, sa fille, est déchirée entre sa tendresse pour le jeune Florent et sa passion pour l'Irlandais Nic McNally.
    Partout, alors que la rumeur de la guerre enfle en Europe, s'annoncent des orages du cœur, des menaces, des trahisons, la maladie. Mais rien ne semble pouvoir briser le courage et l'énergie vitale des Miller.

     

     

    [Chronique] Le gout du bonheur, tome 1 - Marie Laberge

     

     

     

     

     

     

     

     

    J’avais déjà entendu parler de cette trilogie contemporaine il y a longtemps, mais c’est seulement maintenant que je me suis décidée à me lancer dans l’aventure depuis que j’ai ramené le premier tome 1 à l’appartement, de retour d’une virée achat en folie. Je n’ai désormais qu’une seule envie, filer acheter la suite en espérant la trouver en occasion.

     

    Il y a comme une sorte de mélancolie, de douceur qui se ressent au travers des lignes de chaque page. Toute l’histoire est principalement vécue à travers les yeux de Gabrielle, mère de famille. Elle est canadienne-française dans les années 30. Elle a vécu dans une famille catholique fondamentaliste, mais elle est libre, ouverte d’esprit, et a épousé l’homme qu’elle aimait et non celui qu’on lui a choisi. Ce choix fait d’elle une femme à part à cette époque où la femme n’a aucun droit, ni autorité.

     

    Ce premier tome fait 868 pages. Autant dire que c’est une brique, mais je n’ai pas vu le temps passer. J’ai lu environ une centaine de pages par jour et maintenant, je l’ai fini. Je ressens comme un manque. J’ai envie de savoir, j’ai envie de revivre cette histoire. J’adore ce sentiment, c’est rare et c’est précieux.

     

    Ce roman « à saveur historique », comme le dit si bien l’auteur, n’est pas seulement l’histoire d’une famille d’époque. C’est aussi une mise en question. Gabrielle est en quelque sorte assez ambiguë : elle se bat pour les enfants, pour les femmes esseulées et pauvres, elle veut une politique meilleure pour tous. Ce n’est pas une héroïne qui rêve. Elle agit et crée des choses bien concrètes, mais elle est constamment rattrapée par son éducation religieuse qui la fait douter, qui élever des barrières idéologiques.

    « Vous êtes comme tous le monde : vous voulez aider les pauvres, mais décider pour eux de ce qu’il y a de mieux. Vous voulez contrôler les femmes et réfléchir selon vos principes et vos normes à ce qu’il faut faire pour elles. Mais vous ne savez pas ce qu’est leur vie, même pas ce qu’est la brutalité d’un mari décidé et certain de son droit. »

    Cette phrase, adressée à Gabrielle par son amie Paulette, résume bien ce que je pense de Gabrielle. Elle est ouverte et aimante, mais pétrie de convention et du bonheur de sa vie conjugale. Elle se bat pour des gens qu’elle ne peut finalement pas comprendre. Mais je trouve ça courageux, de faire quand même quelque chose en prenant compte de ses lacunes. Beaucoup de gens parlent, mais n'agissent pas.

     

    Je ne connais pas bien la période des années 30, et qui plus est l’histoire du Canada. J’ai apprécié cette façon qu’avait l’auteur de nous montrer un contexte à travers les yeux d’une famille. Ce n’est pas le narrateur qui raconte vraiment l’histoire, ce sont les personnages qui veulent bien nous dire ce que l’on attend de savoir. Ce sont au travers de leurs discussions que l'on connaît la situation économique, la crise après le crack, la guerre qui s’annonce, les rumeurs à propos des juifs, cette xénophobie qui s’installe doucement, la peur de l’étranger qui "vole le travail des braves". Sous cette masse d’histoire, la condition des femmes, les lois du mariage de circonstances et d’intérêt. J’adore ça. Je veux en savoir plus.

     

    J’ai adoré suivre ces quelques années après de la famille Miller. Cette petite famille où chaque membre a son caractère. Adélaïde, forte mystérieuse ; Fabien, le garçon ingénieux ; Béatrice qui aime se regarde, toujours en compétition avec sa sœur ; la gentille Rose, toute douce et gentille ; et même le petit Guillaume. Et puis il y a Florent qui entretient un lien très spécial avec Adélaïde. La gentille Cousine Isabelle qui m’a beaucoup fait pleurer. Nic, Germaine, Reine, Ted,… tant de gens auxquels je me suis finalement attachée.

    Des histoires d’amour, il y en a dans ce roman. Des amours conjugaux, l’amour d’un homme marié à une autre femme que son épouse, des amours malsains et même des amours incestueux.

     

    Ce récit est riche en expérience, en vécu. J’ai comme l’impression que l’auteur sait y faire avec les histoires douces et passionnées. Peut-être a-t-elle mis un peu d’elle dans le personnage de Gabrielle, mais elle a réussi à transformer le récit d’une famille sans faille en un récit intense où l’amour se mêle à l’orgueil, à l’envie, à la passion et à la tendresse. Et c’est pour ces raisons que je vais faire de ce premier tome 1 un coup de cœur. J’ai été conquise et la fin de ce roman m’a fait battre le cœur. Pourtant j'ai trouvé que le roman finissait trop brutalement ... sans doute parce que j'ai trop aimé et que je ne veux pas en finir. 

     

     

    Pour continuer l'aventure  

    [Chronique] Le gout du bonheur, tome 1 - Marie Laberge

     

     

     

     

     

    Le goût du bonheur

    Tome I

    Marie Laberge

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    868 pages.

     


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