• [Chronique] Le fils prodigue - Kate Sedley

    [Chronique] Le fils prodigue - Kate Sedley

     

     

     

     

     

     

    Au coeur du Moyen Age anglais, Roger le Colporteur enquête sur une sombre histoire familiale. En l'an de grâce 1480, alors qu'à Bristol la foire du prieuré bat son plein, Roger le colporteur croise le chemin de John Wedmore, un inconnu au visage étrangement familier. Quelques jours plus tard, celui-ci est accusé par Dame Audrea Bellknapp d'un crime crapuleux commis six ans plus tôt au manoir de Croxcombe. Pour Roger, chargé d'enquêter sur cette affaire, les apparences sont trompeuses. Entre l'irascible maîtresse de maison, son odieux fils cadet et le retour inopiné du fils aîné renégat venu réclamer son héritage, Roger se retrouve au coeur d'une réunion de famille houleuse, qui vire bientôt au drame ! Entre frères ennemis et frères de sang, coups de théâtre et coups de bâton, la vie de château ne sera pas de tout repos pour l'intrépide limier...

     

     

     [Chronique] Le fils prodigue - Kate Sedley

     

     

    [Chronique] Le fils prodigue - Kate Sedley

     

     

    Cet été est placé sous le signe du dépoussiérage de ma PAL.

    Je suis contente de pouvoir sortir de cette grande et belle pile de livres des ouvrages qui y prenaient la poussière. Je suis d'autant plus contente que j'ai découvert des petits bijoux insoupçonnés. Honte à moi de les avoir laissés à l'abandon trop longtemps.

    J'ai acheté "le fils prodigue" depuis un bon bout de temps déjà. Je ne sais plus quand exactement, mais cela fait bien quelques années. Je ne connaissais pas le titre ni l'auteur auparavant, je l'ai acheté un peu sous le coup de l'impulsion. J'étais curieuse de découvrir une enquête policière se passant à une époque que j'adore : Le Moyen âge. Cependant, j'avais tout de même l'appréhension de me retrouver dans une enquête policière trop classique (c'est un des genres littéraires que j'apprécie le moins). C'est sans doute pour cette dernière raison que j'ai laissé le roman trop longtemps dans la PAL.

     

     

    L'ouvrage fait partie d'une sorte de cycle de roman, une suite de roman ayant tous le même héros, le même enquêteur. Celui-ci vit une série d'aventure suite à des enquêtes qui l’emmènent à investiguer. Je pense que les romans en soi peuvent se lire indifféremment, mais, comme j'ai pu le constater, il y a tout de même des références aux romans précédemment écrits.

    Je pense que « Le fils prodigue » est le quinzième de la série « les enquêtes de Roger le colporteur ». Cela dit, même s'il y a des références aux récits précédents, je ne me suis pas sentie lésée, ni en manque d'information. Peut-être ai-je perdu une sorte de complicité avec Roger, mais cela s'arrête la. Cela m'a toutefois donné envie de mieux connaître Roger.

     

    Dans ce quinzième tome, Roger rencontre John, un inconnu de passage à Bristol. Celui-ci cherche à se renseigner sur le départ en bateau de son frère. Cependant, John est accusé par une riche dame (dame Audrea) de la région d'avoir commis un meurtre bien des années auparavant dans son château. Incompréhension !

    John se fait alors enfermer au cachot en attendant que l'enquête soit terminée. C'est Roger qui va se charger d’investiguer, mais il est d'autant plus motivé et curieux, car l'inconnu lui révèle qu'ils ont un lien de parenté. Roger se rend donc au château de la dame pour en savoir plus sur les événements. Il va y découvrir une histoire plutôt sordide.

     

    L'enquête est relatée avec beaucoup de fluidité, il n'y a aucun moment où l'on pourrait s'ennuyer. Je me suis même prise au jeu de vouloir en déduire qui était le véritable assassin. C'est plutôt étonnant chez moi, car je vous l'ai dit, je n'affectionne pas tellement le genre policier, j'ai toujours l'impression que cela manque d'action. La plupart des auteurs se focalisent sur le déroulement de l'enquête et il y a trop de réflexion au détriment de l'action. Pourtant, dans ce roman je n'ai pas ressenti de manque, même si le tome s'apparente beaucoup au roman policier traditionnel. Peut-être est-ce dû au fait que l'histoire se passe au Moyen âge et que l'on prend plaisir à découvrir un mode de vie et de réflexion différent du nôtre.

     

    Roger est un enquêteur très agréable à suivre. Il s’immisce dans la vie des gens et des suspects et n'hésite pas à user de subterfuges pour avoir des réponses à ses questions.

    Il est clair qu'il ne se rend pas au château en se présentant comme enquêteur, mais plutôt sous son vrai métier, colporteur. J'aime beaucoup sa personnalité, c'est drôle, mais il me fait beaucoup pensé à une espèce d'inspecteur Colombo du Moyen âge. Il n'hésite pas à se jouer des suspects. Il a beaucoup de talent pour leur faire dire que ce qu'ils ne veulent pas dire.

    Son compagnon de route, Hercule le chien, est adorable. J'ai beaucoup aimé cette complicité entre Roger et son chien, teinté d'une fausse attitude querelleuse. Hercule est un cabot espiègle au sale caractère. Il a tendance à mettre en rogne assez régulièrement son propriétaire.

    Le récit est raconté par les mots de Roger, et la complicité entre l'homme et Hercule est donc renforcée. Roger raconte avec beaucoup d'humeur ses étapes et sa relation avec son chien. C'est sans doute un élément de plus qui a rendu l'enquête policière plus abordable pour moi.

    Le fait que le roman soit écrit un peu comme une chronique rend les choses plus personnelles. C'est un choix intéressant pour moi, car on s'intéresse aussi à ce que pense réellement Roger non seulement de ses investigations, mais également de son ressenti personnel vis-à-vis des gens.

     

    On parle très peu de John, l'homme accusé de meurtre au début. Mais on a un aperçu très net de la personnalité de Dame Audrea Bellknapp (celle qui accuse). J'ai eu le sentiment que c'était une femme sèche, hautaine, à la poigne de fer, mais pas forcément une mauvaise femme au fond. C'est une femme qui cherche à s'imposer dans un monde d'homme. Sa relation avec son fils Anthony est particulièrement houleuse puisqu’après des années de disparition le fils mal-aimé de la famille revient pour reprendre son héritage (puisque le père est mort il y a peu). Bien entendu, étant donné qu'il est désormais maître des lieux, il ne se gène pas pour imposer son pouvoir à sa mère (qui souhaite se débarrasser de lui pour reprendre son rôle de maîtresse des lieux) et à son frère cadet (qui souhaitaient prendre la place du grand frère détesté, mais qui voit son souhait anéanti par le retour d'Anthony).

    Bref, en plus de l'enquête nous avons un aperçu de la relation que les membres de la famille et des proches entretiennent entre eux. Jalousie, envie, complots, haine, secrets, faux-semblants, etc... Tout y passe ! C'est ce qui donne du piment au récit et donne envie d'en savoir plus sur cette exécrable famille dans laquelle Roger s'est aventuré.

     

    En définitive, j'ai passé un très agréable moment de lecture. L'enquête m'a plu, la personnalité des personnages et surtout de Roger, le personnage principal, m'a beaucoup intéressé. L'humour sous-jacent dans les réflexions de Roger m'a donné envie d'en savoir plus sur lui. C'est pourquoi je n'hésiterai pas à me procurer les autres livres de la saga pour découvrir d'autres aventures du personnage. Si vous n'êtes pas un/une grand/e fan/ne d'enquêtes policières, tentez le coup avec cette série, elle est très agréable d'autant plus que si vous aimez le Moyen âge on en a un assez bon aperçu. Je pense en effet que l'auteur s'est pas mal documenté avant d'écrire sur l'époque médiévale.

     

     

     

     

     

     

    Le fils prodigue

    Kate Sedley

    10/18 (Grands Détectives)

    288 pg


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